Resurfaçage de Hanche (RSA)
- Resurfaçage de Hanche (RSA)
- Définition
- Hospitalisation
- Durée
- Modalités
- Rééducation
- Questions fréquentes
Qu'est-ce que c'est ?
Parfois, un sujet jeune et sportif peut présenter une arthrose de hanche invalidante.
Si le patient est sportif, le recours à une prothèse de hanche standard va l’amener à renoncer à certaines activités.
En effet, si les complications mécaniques des prothèses de hanche sont devenues assez rares, elles risquent tout de même de survenir si les contraintes exercées sur la hanche sont trop importantes.
Par exemple, si un patient de 30 ans porteur d’une prothèse de hanche joue au rugby, il a un risque accru et important de luxation, de fracture autour de la prothèse ou d’échec de fixation.
Il existe donc une solution prothétique qui permet de conserver l’anatomie exacte de la hanche et ainsi faire quasiment disparaître les complications sus citées. Il s’agit du resurfaçage de hanche.
C’est un implant appartenant à la catégorie des prothèses de hanche mais qui permet de conserver toute la tête du fémur.
La cavité du bassin est sensiblement identique aux prothèses de hanche mais avec un plus grand diamètre intérieur.
La partie fémorale est une demi-sphère creuse qui vient s’emboiter sur la tête fémorale d’origine, après en avoir raboté le cartilage usé.
Ainsi, nous conservons quasiment la hanche du patient en changeant uniquement le revêtement usé.
Cette technique est exigeante et nécessite un os de bonne qualité, c’est la raison pour laquelle elle est proposée uniquement aux sujets jeunes et actifs.
Pourquoi se faire opérer ?
Au fil du temps, le cartilage s’use : il s’agit de l’arthrose.
Lorsque l’usure est importante, les deux os (fémur et bassin) se touchent, sans revêtement, comme le frottement de 2 pierres entre elles.
L’arthrose est une pathologie très douloureuse, qui enraidit la hanche et limite les activités quotidiennes. Parfois , il s’agit d’un véritable effondrement de l’os et du cartilage (ostéonécrose), entraînant les mêmes conséquences handicapantes.
Un resurfaçage de hanche remplace le cartilage usé par un revêtement neuf, en conservant toute la tête fémorale, contrairement à une prothèse de hanche classique.il permet de faire disparaître les douleurs, d’améliorer les mobilités de la hanche, de reprendre des activités quotidiennes. L’objectif est qu’au maximum vous puissiez reprendre votre activité sportive, sans crainte.
Durée d’hospitalisation
Il faut compter 2 à 5 jours d’hospitalisation en fonction de la récupération post-opératoire.
Le retour à domicile est facile, et il n’est pas nécessaire de prévoir une rééducation soutenue.
Modalités post-opératoires
Prendre un traitement préventif contre la phlébite (anticoagulant), tous les jours pendant la durée déterminée par votre chirurgien. Il est parfois administré par une injection sous cutanée, nécessitant le passage d’une infirmière à domicile. Selon les cas, votre chirurgien pourra aussi vous demander de porter des bas de contention durant la même période.
Réaliser des soins de pansement par une infirmière à domicile 2 à 3 fois par semaine pendant une dizaine de jours. Les fils sont souvent résorbables, sinon il faut que l’infirmière les retire après 15 jours, comme les agrafes.
Prendre des traitements contre la douleur et des anti-inflammatoires : Les suites immédiates postopératoires peuvent être douloureuses les premières 48h, tout est mis en œuvre pour diminuer ces douleurs. Les jours suivants sont souvent plus faciles permettant un retour à domicile.
La reprise sportive se fait progressivement à partir du 3eme mois

Rééducation
La rééducation est débutée à la clinique, immédiatement après l’intervention.
L’appui et la marche sont repris le jour même à l’aide d’une kinésithérapeute. Les 2 premiers jours, il conviendra de marcher par session de 10-20 minutes, puis d’augmenter progressivement cette durée.
Elle consiste principalement a reprendre un schéma de marche satisfaisant sans crainte.
Le renforcement musculaire spécifique peut être pratiqué dans un deuxième temps, après quelques semaines, lorsque les tissus ont cicatrisés et s’il existe une demande sportive conséquente.
Le kinésithérapeute vient 3 à 4 fois à domicile puis les séances continuent à son cabinet.
Les cannes peuvent être lâchées entre 21 et 30 jours.
La rééducation initiale peut aller assez vite : il faut 3 à 4 semaines pour une récupération fonctionnelle satisfaisante à 80% (marche sans canne, voiture…), 4 à 6 mois pour le résultat définitif, la reprise sportive ne saura autorisé qu’après 3 mois.
La rééducation après un resurfaçage de hanche-rsaQuels sont les risques péri-opératoires ?
Les infections sont rares (entre 2 et 4/1000 chirurgies) mais la chirurgie articulaire tolère très mal l’infection. Si elle survient, cela nécessite obligatoirement une reprise chirurgicale pour un lavage puis une antibiothérapie adaptée aux germes identifiés. Il est parfois nécessaire de changer la prothèse.
Comment la prévenir :
- Respecter les douches préopératoires.
- Enlever tout vernis.
- Signaler toute plaie ou éruption cutanée avant l’intervention.
- Prévoir les soins dentaires avant l’intervention si nécessaire.
- Faire réaliser les pansements postopératoires par une infirmière diplômée.
La peau cicatrise souvent très bien mais parfois, ses capacités de récupération peuvent être altérées, entraînant une cicatrisation très lente (plus de 3 semaines), allant jusqu’à la nécrose. Dans ce cas, le remède est la patience et les soins infirmiers. Parfois, la cicatrisation n’aboutit pas : il y a un risque qu’une infection se déclare puisque la prothèse n’est plus en milieu stérile. Il faut alors ré-opérer afin de laver l’articulation et fermer de nouveau la peau.
Comment le prévenir :
- Il faut être particulièrement vigilant sur la cicatrice, notamment si vous êtes diabétique ou fumeur.
- Les soins de pansement doivent être obligatoirement réalisés par une infirmière diplômée.
La phlébite est un caillot qui se forme dans les veines des membres inférieurs. Elle survient dans 2 à 3% des cas, malgré un traitement préventif thromboembolique. Le risque est la migration du caillot dans les poumons et l’embolie pulmonaire.
Comment la prévenir :
- Un traitement préventif vous est systématiquement prescrit.
- Il est obligatoire pendant cette période de porter de bas de contention.
Les risques particuliers du RSA
Le Resurfaçage nécessite :
Un grand diamètre de tête fémorale par rapport aux prothèses classiques,
Une épaisseur fine comme le cartilage naturel mais sans risque de cassure,
Une résistance à l’usure importante.
Seul le métal (Chrome-Cobalt) présente ses qualités. Le plastique s’use, la céramique, si elle trop fine, casse. C’est la raison pour laquelle ce type d’implant est indissociable du frottement métal-métal. Ce dernier présente cependant des risques spécifiques pouvant entraîner un échec de l’implant et une reprise chirurgicale :
Une réaction inflammatoire anormale entrainant une altération des tissus à proximité ( ALVAL dans notre jargon)
Un grippage (souvent dû à un problème d’usinage), entrainant une augmentation des ions chrome et cobalt dans le sang. Cependant, l’élévation de ces ions dans le sang est étudié depuis 20 ans et aucune toxicité n’a jamais été démontrée.
La tête de hanche conservée peut voir ses capacités vasculaires diminuer au fil des années et lorsque la vascularisation devient insuffisante, il peut se produire une nécrose de tête : véritable infarctus de la tête fémorale.
L’os s’effondre progressivement et la prothèse s’enfonce.
Il s’agit du collapsus de tête, nécessitant une nouvelle chirurgie avec mis en place d’une PTH standard.
Comment le prévenir :
Il faut être particulièrement vigilant sur la cicatrice, notamment si vous êtes diabétique ou fumeur. Les soins de pansement doivent être obligatoirement réalisés par une infirmière diplômée.
Le col du fémur relie La tête de hanche au segment long du fémur. Il peut se produire comme chez n’importe quel individu une fracture du col du fémur, bien connu des patients âgés.
Parfois cette fracture est dûe au positionnement non optimal de la cupule fémorale.
Le traitement est chirurgical avec mise en place d’une PTH standard.
A quoi ressemble la cicatrice ?
Elle mesure entre 15 et 20 centimètres, et est toujours postérieure, dans la fesse.
Quels sont les effets secondaires ?
L’inégalité de longueur de membre
Le resurfacage ne peut pas créer d’inégalité de longueur puisqu’il ne s’agit que d’un changement du cartilage. De ce fait, il ne pourra pas non plus corriger une inégalité de longueur des membres préexistante.
Les douleurs résiduelles
Après une récupération et une rééducation bien menées, il peut exister des douleurs résiduelles, souvent très modestes et qui disparaissent les mois suivant l’intervention. Il peut s’agir d’une irritation tendineuse, d’un oedème en cours de résorption ou d’une irritation d’un nerf de la cuisse. Parfois, ces douleurs sont un peu plus significatives et sont souvent en lien avec une irritation du tendon du psoas. Une infiltration peut être alors décidée et même parfois un geste chirurgical complémentaire.
Que peut-on faire avec un resurfacage de hanche ?
Une fois la rééducation effectuée et les muscles renforcés, il est normalement possible de reprendre toute activité physique sans aucune limitation.
Plusieurs sportifs de niveau international et jeunes retraités ont bénéficié de cette chirurgie à l’issu de leur carrière, leur permettant de continuer leur activité favorite a un bon niveau. La course à pied est possible même si le marathon semble être un peu excessif.
Le risque de luxation est identique à une hanche non opérée, c’est à dire exceptionnelle.
À qui s’adresse cette chirurgie ?
Elle s’adresse uniquement aux sujets jeunes et actifs présentant une arthrose de hanche invalidante. L’objectif principal est qu’ils puissent reprendre les sports à haute énergie et à un niveau proche de celui précédant la pathologie.
Les bénéfices spécifiques sont le suivants : Reprise du sport sans limitation théorique, Ressenti et confiance en sa hanche qui serait meilleur, Risque de luxation quasi nul.
Par ailleurs, les risques spécifiques (réactions inflammatoires, collapsus de tête), doivent être bien compris et acceptés , afin que le patient ne soit pas décontenancé si une pose ultérieure de prothèse de hanche s’avère nécessaire.
Durée de vie
Il n’y a pas de durée de vie limitée.
S’il n’y a pas d’incident ou de modification, il n’y a aucune raison de changer le resurfaçage.
Cependant, nous observons que les resurfaçages de hanche ont une durée de vie un peu inférieure aux prothèses de hanche standard (environ 90% à 10 ans) pour différentes raisons :
Elle s’adresse à des patients qui sollicitent beaucoup leurs articulations, il y a donc une sur-utilisation qui peut diminuer la durée de vie.
Les complications spécifiques déjà citées sont une cause d’échec et de changement.
Cependant, il faut savoir que le changement d’un resurfaçage en prothèse de hanche est plus simple techniquement et moins invasif que celui d’une reprise de prothèse totale de hanche, car la conservation de la tête de hanche permet ensuite d’utiliser une prothèse conventionnelle lors de la reprise.
Conclusion
Cette chirurgie donne d’excellents résultats, elle doit s’adresser uniquement au patient jeune demandeur d’une activité physique ou sportive soutenue
Les complications spécifiques de cette intervention sont rares mais peuvent nécessiter un changement pour une prothèse totale de hanche.
