Prothèse Totale de Hanche (PTH)
- Prothèse Totale de Hanche (PTH)
- Définition
- Hospitalisation
- Durée
- Modalités
- Rééducation
- Risques
Qu'est-ce que c'est ?
La hanche est une articulation permettant de joindre l’os du fémur au bassin et donc la cuisse au tronc.
Le cartilage tapisse les surfaces articulaires afin d’assurer un frottement permanent harmonieux. L’arthrose c’est l’usure du cartilage, son remplacement est possible par une prothèse.
La prothèse est composée d’éléments métalliques : une tige fixée dans le fémur, et un insert cotyloïdien en forme de bol fixé dans le bassin, ils frottent l’un contre l’autre grâce à une tête sphérique emboitée sur la tige et d’une cupule creuse déposée dans l’insert.
La tige fémorale et l’insert cotyloïdien sont en Titane, Chrome, Cobalt ou Acier, et sont fixés directement dans l’os. Ils sont recouverts de calcium afin de mieux permettre leur intégration dans l’os. Ils peuvent aussi être fixés à l’aide d’un ciment.
Les pièces de frottement sont en plastique ultra résistant (le polyéthylène), en métal ou en céramique. Ces pièces font l’objet d’études nombreuses et d’un usinage rigoureux afin de diminuer au maximum l’usure et ainsi augmenter la longévité des implants.
Pourquoi se faire opérer ?
Au fil du temps, le cartilage s’use : il s’agit de l’arthrose.
Lorsque l’usure est importante, les deux os (fémur et bassin) se touchent, sans revêtement comme le frottement de 2 pierres entre elles.
L’arthrose est une pathologie très douloureuse, qui enraidit la hanche et limite les activités quotidiennes. Parfois , il s’agit d’un véritable effondrement de l’os et du cartilage (ostéonécrose), entraînant les mêmes conséquences handicapante
Une prothèse articulaire remplace le cartilage usé par un revêtement neuf, Elle permet de faire disparaître les douleurs, d’améliorer les mobilités de la hanche, de reprendre des activités quotidiennes physiques satisfaisantes et ainsi améliorer votre qualité de vie.
Durée d’hospitalisation
La durée d’hospitalisation varie de 1 à 5 jours en fonction de l’état préopératoire, de la technique utilisée et de la récupération post-opératoire de chaque patient.
Le retour à domicile est aujourd’hui fréquent et préférable. Il n’est pas nécessaire de prévoir une rééducation soutenue.
Dans certains cas, si le patient est isolé, il convient de prévoir une courte convalescence.
Modalités post-opératoires
Prendre un traitement préventif contre la phlébite (anticoagulant), tous les jours pendant la durée déterminée en post-opératoire. Il est parfois administré par une injection sous cutanée, nécessitant le passage d’une infirmière à domicile. Je vous demande également de porter des bas de contention durant la même période.
Réaliser des soins de pansement par une infirmière à domicile 2 à 3 fois par semaine pendant une dizaine de jours. Les fils sont souvent résorbables, sinon il faut que l’infirmière les retire après 15 jours, comme les agrafes.
Prendre des traitements contre la douleur et des anti-inflammatoires : Les suites immédiates postopératoires peuvent être douloureuses, tout est mis en œuvre pour diminuer ces douleurs, surtout les premières 48h.

Rééducation
La rééducation est débutée à la clinique, immédiatement après l’intervention.
L’appui et la marche sont repris le jour même à l’aide d’un kinésithérapeute, sauf cas particulier ( os fragile, refend osseux).
La rééducation est simple techniquement : elle consiste principalement a reprendre un schéma de marche satisfaisant et surtout sans crainte.
Dans un deuxième temps, et seulement lorsque les cicatrices sont solides, un renforcement musculaire spécifique pourra être entamé avec un kinésithérapeute : au début 3 à 4 fois par semaine à domicile, puis à son cabinet.
Il faut 4 à 6 semaines pour une récupération fonctionnelle satisfaisante à 80-90% (marche sans canne, voiture…), et 4 mois en moyenne pour le résultat optimal.
La rééducation après une prothèse totale de hancheQuels sont les risques péri-opératoires ?
Les infections sont rares (entre 0,5 et 1,5/100 chirurgies) mais la chirurgie articulaire tolère très mal l’infection. Si elle survient, cela nécessite obligatoirement une nouvelle intervention pour un lavage, puis une antibiothérapie adaptée aux germes identifiés. Il est parfois nécessaire de changer la prothèse.
Comment la prévenir :
- Respecter les douches préopératoires.
- Enlever tout vernis.
- Signaler toute plaie ou éruption cutanée avant l’intervention.
- Prévoir les soins dentaires avant l’intervention si nécessaire.
Faire réaliser les pansements postopératoires par une infirmière diplômée.
La peau cicatrise très bien mais parfois, ses capacités de récupération peuvent être altérées, entraînant une cicatrisation très lente (plus de 3 semaines). Dans ce cas, le remède est la patience, et les soins infirmiers. Parfois, la cicatrisation n’aboutit pas : il y a un risque qu’une infection se déclare puisque la prothèse n’est plus en milieu stérile. Il convient alors ré-opérer afin de laver l’articulation et fermer de nouveau la peau.
Comment la prévenir :
- Il faut être particulièrement vigilant sur la cicatrice, notamment si vous êtes diabétique ou fumeur.
- Les soins de pansement doivent être obligatoirement réalisés par une infirmière diplômée.
La phlébite est un caillot qui se forme dans les veines des membres inférieurs. Elle survient dans 2 à 3% des cas, malgré un traitement préventif thromboembolique. Le risque est la migration du caillot dans les poumons et l’embolie pulmonaire.
Comment la prévenir :
- Un traitement préventif est systématiquement donné au patient.
- Il est obligatoire pendant cette période de porter des bas de contention.
La luxation est le déboitement de la tête de la prothèse qui sort de la cupule acétabulaire. Elle survient le plus souvent dans les 2 mois qui suivent l’intervention, lors de mouvements extrêmes. La luxation est très douloureuse et empêche immédiatement la hanche de fonctionner correctement. Pour la traiter, il faut ré-emboîter la tête dans la cupule prothétique. Cela se fait sous anesthésie sans avoir besoin de réopérer.
Comment la prévenir :
- Eviter les mouvements extrêmes surtout les deux premiers mois.
- Respecter les consignes postopératoires du chirurgien.
Le nerf sciatique passe à proximité de la hanche, à sa partie postérieure. ce nerf peut être sidéré après l’intervention. Il en résulte une difficulté plus moins marquée à relever l’avant pied. Ce déficit peut persister plusieurs mois. Cette complication est exceptionnelle.
Lors d’une chirurgie de la hanche, une tige, dont la taille est adaptée au millimètre, est implantée dans le fémur. La qualité osseuse ainsi que sa forme est variable, et normalement les gammes étendues de prothèse répondent à toute les particularités anatomiques. Cependant, les premiers jours, si une chute ou un mouvement brusque et contraint surviennent, le fémur peut se fragiliser et la tige se déplacer. Il est alors nécessaire de réopérer afin de repositionner la tige.
A quoi ressemble la cicatrice ?
Elle mesure 6 à 15 centimètres en fonction des cas, et peut être antérieure, latérale ou postérieure selon la technique utilisée. Ces dernières années, il y a eu un certain emballement médiatique concernant l’approche antérieure. Celle-ci permet il est vrai un confort post-opératoire certain. Cependant, ce bénéfice disparaît rapidement après l’intervention. Sur le plan scientifique, aucune différence n’a été démontrée entre la voie antérieure ou postérieure à 6 semaines d’une chirurgie.
Chaque voie d’abord a donc ses avantages et ses inconvénients.
L’essentiel étant qu’aucune concession ne soit faite sur la qualité de l’implantation de la prothèse, pour le bien du patient.
Pour ma part, je pratique mes interventions par la voie antérieure ou postérieure.
Quels sont les effets secondaires ?
L’inégalité de longueur de membre :
Le travail du fémur dans sa longueur induit la possibilité de modifier la longueur du membre inférieur. Une inégalité inférieure à 10 mm n’est pas source de boiterie et n’est habituellement pas handicapante. Parfois, l’utilisation d’une semelle de compensation peut s’avérer confortable. La mesure à la radiographie d’une inégalité de membre n’a aucune valeur : seule la mesure clinique, en consultation, sur la table d’examen a une valeur fonctionnelle. Celle-ci doit être évaluée à la 6ème semaines post-opératoire, afin que les phénomènes de compensation de bassin ou contracture musculaire disparaissent et ne faussent pas l’observation.
Les douleurs résiduelles :
Après une récupération et une rééducation bien menée, il peut exister des douleurs résiduelles, souvent modestes et qui disparaissent les mois suivant l’intervention. Il peut s’agir d’irritation tendineuse, d’un oedème en cours de résorption ou d’une irritation d’un nerf de la cuisse. Parfois, ces douleurs sont un peu plus significatives et sont souvent en lien avec une irritation du tendon du muscle psoas. Une infiltration peut être alors décidée et parfois un geste chirurgical complémentaire est nécessaire.
Il faut parfois être patient et il est rare que les douleurs résiduelles soient handicapantes.
Que peut-on faire avec une prothèse de hanche ?
Une fois la rééducation effectuée, et les muscles renforcés, la prothèse de hanche permet de reprendre une vie normale. Le sport est souvent possible. Il faut éviter les sports à risque (alpinisme, spéléologie…) ainsi que les sports de combats ou à haute cinétique (rugby, ski acrobatique…).
Si vous êtes jeune et que vous souhaitez réaliser des activités de ce type, un resurfaçage de hanche pourra être envisagé.
Durée de vie
La prothèse de hanche n’a pas de durée de vie limitée.
S’il n’y a pas d’incident ou de modification, il n’y a aucune raison de changer une prothèse. Les études admettent que 5 à 10% de nos prothèses modernes ont dû être changées avant 20 ans.
Donc 90 % sont toujours en place après 20 ans.
Les raisons fréquentes d’un changement de prothèse sont l’infection secondaire, la luxation, l’échec de fixation et l’usure.
Conclusion
Les résultats obtenus répondent souvent aux besoins et aux espoirs des patients.
Cependant, si les complications sont rares et la récupération souvent aisée, il est important de se souvenir que cette intervention n’est pas anodine.
Plus de 100 000 prothèses de hanche sont implantées chaque année en France.
